samedi 10 janvier 2009

Zanzibar (2/3)

Le deuxième décor d'Un aller simple pour Zanzibar était le buffet de la gare qui devait s'ouvrir à la fois sur le hall et sur les quais. Son plan devait former un L contournant le kiosque à journaux. L'ambiance visuelle devait être à la hauteur de la réputation d'un sandwich SNCF et du standing d'une gare de province dont la déco a manifestement toujours eu un train de retard. Une ambiance qui fleure bon le formica marbré, le simili cuir usé, les velours élimés, les plantes artificielles, la lumière interlope des globes orange mêlée à celle des tubes luminescents.
Les dessins qui suivent constituaient les toutes premières intentions formelles et, comme les précédents, n'ont jamais donné suite à un travail plus approfondi. Le plafond, par exemple, aurait dû être rehaussé. La première vue montre la partie de la salle s'ouvrant sur le hall, tandis que la seconde présente le bar et la porte donnant sur les quais.

Un aller simple pour Zanzibar - étude de décorUn aller simple pour Zanzibar - étude de décorVues du buffet-bar - Graphite sur papier, 21x29.7 cm
Views of the station buffet - Graphite on paper, 8"26x11"7


Pour compléter les illustrations du billet précédent consacré aux décors d'Un aller simple pour Zanzibar, voici un document de travail. Éric Sourice était parvenu à mettre la main sur une série de médiocres mais précieuses photocopies de photos anciennes montrant la gare d'Angers. L'une d'entre elles, datant de 1956, où l'on voit une partie du hall, m'a permis de décomposer la perspective afin d'établir les diverses proportions élémentaires du bâtiment. Par la suite, j'ai pu compléter ces résultats grâce à des mesures empiriques prises sur les rares éléments d'architecture encore en place à cette époque-là. Étant de nature assez rétive aux constructions pifométriques, j'ai mesuré sur place, et aussi discrètement que possible, les quelques longueurs et distances nécessaires en donnant de mon corps : pieds, mains, doigts, coudées, tout ou presque y est passé, dans les limites naturelles de la décence appliquée aux lieux publics (tssss !).

Un aller simple pour Zanzibar - étude de décor

2 commentaires:

Stéphanie a dit…

Il ne manque plus que la vieille dame un peu hautaine et son caniche bichonné.
Et comme d’habitude elle mettrait des heures à ouvrir le petit sachet de spéculoos qui accompagne son café et agacerait ainsi les autres voyageurs, pendant que son caniche impatient ferait crisser le simili cuir avec ses griffes quasiment manucurées.

Thierry COQUELET a dit…

Héhé, quelle imagination fertile ! Cette situation n'existe pas dans le scénario original, mais elle me plaît bien.